Librairie Comme un roman

Rénovation d’une librairie indépendante

39 rue de Bretagne, 75003 Paris, FR

Design / Réalisation
MO : SARL Comme un roman
Coût : 287 K€HT
Surface : 200 m² + 40 m²
Livraison : 2021

Fondée en 2001 par Karine Henry et Xavier Moni, la librairie Comme un roman a fêté ses vingt ans en faisant peau neuve.

Après une expérience d’enseignant, Karine et Xavier décident en 1999 de transmettre leur passion de la lecture autrement et en un autre lieu que la classe … Ils décident de créer une librairie afin de transmettre leurs goûts de la lecture et des livres en accord avec les droits imprescriptibles du lecteur tels que Daniel Pennac les a listés dans son essai qui deviendra le nom de la librairie “Comme un roman”… Dans cet ouvrage, Daniel Pennac prône l’idée d’une lecture pour le plaisir, libérée de toutes contraintes et non élitiste.

Ainsi Karine et Xavier fondent leur librairie sur ce précepte : “ne pas être des gardiens du temple mais de simples passeurs de textes”.

Et en cette année 2021 s’est ouvert un nouveau chapitre de l’histoire de Comme un roman avec une rénovation complète de la librairie dont les trois façades réunies ont revêtu la couleur rouge, signal visuel incontournable.
Avec le soutien du Centre National du Livre, de la région Île de France ainsi que de la Mairie de Paris, c’est une autre librairie qui a ouvert ses porte à la rentrée 2021.

Désormais, rénovée grâce au travail de l’architecte Joseph Grappin en collaboration avec ses artisans, cette librairie généraliste de quartier, accueille sur deux étages, dans un décor lumineux, rythmé par des étagères en bois clair -épicéa- soutenues par des pièces artisanales en céramique émaillée de couleurs ocre rouge et ocre jaune, l’ensemble évoluant dans une douce atmosphère éclairée de grands lustres en tissage végétal naturel. A quoi s’ajoute un nouvel espace de vente dédié au déploiement personnel, autrement dit à la question du ” Comment habiter le monde au mieux en harmonie et équilibre ».

Depuis 20 ans Daniel Pennac parraine avec fidélité la libraire, et, c’est fort de ce soutien mais aussi de la fidélité des nombreux clients, du quartier et plus largement de la ville de Paris que la librairie Comme un roman s’est agrandie en passant de 70 mètres carré à 280 mètres carré en 2009, s’installant dans les trois maisonnettes constituant la devanture du fameux Marché des enfants rouges… Dotée de presque 30 mètres de vitrine, aujourd’hui la librairie compte 11 salariés qui font vivre et animent cet espace d’échanges et de cultures.

Circuler, voir, apprécier
Le projet architectural de Joseph Grappin Studio a tout d’abord donné lieu à un travail approfondi de structuration de l’espace afin de faciliter la circulation du visiteur d’un étage à l’autre et dans toute la librairie. Améliorer la fluidité des circulations a consisté à créer des couloirs généreux entre les tables de présentation et les grands linéaires d’étagères tout hauteur en fond de mur. Souhaitant décloisonner les espaces, l’architecte a également favorisé le dégagement des vitrines. Pas d’entrave au regard entre intérieur et extérieur, le promeneur de la rue de Bretagne est invité à franchir le seuil de cette librairie claire et accueillante où l’humour de Daniel Pennac est décliné sur les marques pages, la signalétique, les tods bag…

L’évènement architectural

Le projet de la librairie comme un roman se distingue par un design innovant de systèmes d’étagères en terre cuite émaillées de couleurs rouges et ocres empilées aléatoirement entre les linéaires de bois clair.

Réalisés en T et en L, les éléments s’assemblent dans un sens ou dans l’autre pour moduler les formats et faciliter l’installation d’accessoires de présentation de livres selon les besoins. Ces éléments tels des modules de construction définissent un ensemble architectural intérieur global, faisant un joyeux écho aux surfaces chatoyantes des toits bourguignons ornés de tuiles vernissées. Partant des méthodes de fabrication spécifiques au bâtiment qu’il adapte à l’échelle domestique de la bibliothèque, Joseph Grappin a fait réaliser 500 éléments en terres cuites pour l’ensemble du mobilier.

Les éléments jouent comme de solides cales livres révélant une richesse incomparable de surfaces émaillées et d’irrégularités formelles dialoguant avec le glacis des jaquettes et le bouffant des papiers. Relations de matières inédites qui n’est pas sans rappeler qu’un livre conjugue le visuel et le toucher. C’est tout le paradoxe du livre qui relie le monde des idées et des concepts à celui d’une appréhension tangible du monde